L’objectif du Mali d’attribuer 5% du budget national à l’eau et l’assainissement, ce qui correspond aux niveaux préconisés dans le cadre de SWA, est plus proche grâce à l’amélioration du suivi des financements, associée à un dialogue sectoriel multipartite clair. Ces progrès ont permis de nettes augmentations des financements publics en faveur de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène. L’allocation budgétaire a ainsi été multipliée par trois entre 2017 et 2019.
Le Mali a lancé ce processus avec la création, en 2015, d’une comptabilité nationale pour le secteur fondée sur la méthodologie TrackFin. Il a compté, pour cela, sur le soutien de partenaires de SWA dans le pays, de l’UNICEF et de WaterAid. TrackFin génère des comptes clairs et accessibles, qui peuvent être utilisés pour créer des références nationales et des comparaisons internationales. Le pays dispose ainsi d’une base de données probantes pour améliorer la planification, le financement, la gestion et le suivi des services et des systèmes. Il profite également d’une plus grande transparence des dépenses du secteur et d’une meilleure redevabilité au sujet des engagements financiers.
Grâce à une meilleure compréhension des déficits de financement du secteur, les arguments en faveur de l’investissement sont plus solides. SWA nous a donné un espace pour nous aider à y arriver.
Au Mali, les rapports TrackFin ont aidé à souligner l’insuffisance des fonds publics alloués pour réaliser les ambitions gouvernementales. TrackFin a par exemple révélé qu’en 2013 et en 2014, la part du budget national consacrée à l’eau et l’assainissement s’élevait à seulement 1,1% et 1,2%, respectivement. Les recommandations de TrackFin étaient donc de renforcer davantage la supervision financière du secteur, en particulier pour mieux comprendre les déficits de financements de l’assainissement qui affectent le pays.
Les conclusions de TrackFin au Mali ont permis aux ministres concernés de clairement expliquer les problèmes lors du Conseil des ministres, présidé par le Premier ministre. Elles ont également favorisé un dialogue mieux étayé dans l’ensemble du secteur. SWA a aidé le Mali à organiser un « dialogue national sur le financement du secteur » en octobre 2020, dans le cadre des engagements formulés par le gouvernement pour le mécanisme de redevabilité mutuelle de SWA. Le Groupe de travail sur les systèmes et la finance de SWA, qui réunit des ministres de l’eau et de l’assainissement ainsi que des ministres des finances, a également contribué à une meilleure compréhension des goulets d’étranglement du secteur au Mali. Des consultations plus étendues du secteur ont également été mises en place. L’amélioration de la coopération intersectorielle a été bien accueillie dans le secteur lorsque les ministères responsables de l’énergie, de la santé, de l’environnement et des finances se sont joints à ceux de l’eau et de l’assainissement pour lancer le processus de dialogue multilatéral formel sur l’avenir des financements pour le secteur.